LETTRE D’INFORMATION Été 2022

Des nouvelles du CAIRH

Cher.e.s ami.e.s,

Nous espérons que ce message vous trouvera en bonne santé et que vous vous épanouissez pleinement en vie et en voix, malgré les difficultés de ces deux dernières années. Alors que nous émergeons petit à petit de l’expérience de la pandémie, nous sommes ravis de vous apporter une mise à jour longtemps attendue de ce qui se passe au Centre Roy Hart.

La haute saison va bientôt démarrer avec une belle variété de stages et de spectacles. Il n’est pas trop tard pour vous inscrire à un stage. Pour les spectacles, vous trouverez la programmation ci-dessous.

Nous sommes à la recherche de collaborateurs pour ce bulletin, alors si vous souhaitez vous joindre à notre équipe de rédaction pour les prochains numéros, ou si vous avez des commentaires, des propositions d’articles, des suggestions, des mises à jour à inclure ou toute autre contribution, n’hésitez pas à nous en faire part. Nous nous réjouissons par avance d’avoir de vos nouvelles !

Pour nous envoyer un message électronique, cliquez ici.
Chaleureusement, au nom du conseil d’administration,
Siobhán


Que célébrons-nous ?
La saison estivale à Malérargues ! Voici la programmation :

Du 13 juillet au 31 août 2022

BANNIR LA PUANTEUR DU MONDE
13 juillet à 19h
Lecture par Ralf Peters. Entrée libre

CHANTS POLYPHONIQUES DE GEORGIE
15 juillet à 21h
Concert par l’Ensemble Madlobeli avec Amélie ABEGG, Marianne LEGENDRE, Magali MEJEAN, Daredjane MELIAVA (voix et pandouri), Anne PIFFARD, Laurent STEPHAN (voix et tchongouri), Boris TEULADE

VISITING ABRAXAS CLUB
20 juillet à 19h
Lecture par Ralf Peters. Entrée libre

SE DÉSENVOUTER DU CAPITALISME
22 juillet à 21h
Conférence décalée et participative avec intermèdes musicaux.
De et avec avec Maryline Guitton.

ZAUBERflöte
29 et 30 juillet à 21h
Concert: La Flûte enchantée de Mozart à travers le prisme du Roy Hart Theatre.
Dirigé par Ian Magilton.
Direction musicale de Sašo Vollmaier et Stephen Rivers-Moore. Avec Emma Pannell, Anita Roksvåg, Rosa Lanati, Orly Asody, Stephan Köch, Ivan Midderigh et les Instrumentistes Caroline Boersma et Justine Rivers-Moore.

AGAMEMNON
3 août à 19h
Travail en cours d’après Agamemnon de Eschyle
Avec Fia Adler, mise en scène par Ian Magilton.
Entrée libre

AVANT DE MOURIR
5 et 6 août à 21h
Concert avec Annie Murath (chant) et Pablo Lopez (piano)
Un voyage de compositions originales et de musique latine. La Valse Péruvienne, Violeta Parra, Piazzolla

Il FAUT MANGER de Howard Barker
12 août à 21h
Théâtre trilingue avec Laurent Stéphan et Davide Maffeo.

LES EN-ALLÉES
17 août à 19h
Lecture musicale avec Catherine Bédarida, texte, et Walli Höfinger, voix et piano.
Entrée libre

JONI MITCHELL A JERUSALEM
19 août à 21h
Concert hommage à la grande chanteuse et compositrice Joni Mitchell.
Avec Haim Isaacs.

CHEVAL DE ZINC
26 août à 19h
Chansons poétiques
Avec Pascale Ben et Christophe Back

Tous ces spectacles se dérouleront au :
Centre Roy Hart, Château de Malérargues, 30140 Thoiras

Tarifs :
12€ plein tarif
10€ tarif réduit (chômeur, rsa)

Possibilité de prendre un abonnement*
Abonnement pour tous les spectacles de l’été : 50 €
*Conditions : à régler au CAIRH avant le 1er juillet. Confirmer votre venue au spectacle au plus tard 72 heures avant, soit le mardi précédent la représentation.
Pour plus de détails sur les abonnements, veuillez cliquer ici

Réservations :
Art’com tél. 09 67 07 03 70
Billetterie sur place 30 minutes avant le spectacle


Qu’écoutons-nous?

Vidéo : Alfred Wolfsohn : « … banishing the stench of the world » (Alfred Wolfsohn : … bannir la puanteur du monde), lu par Ralf Peters
En août 2021, au Centre Roy Hart de Malérargues, Ralf Peters a présenté une lecture tirée des écrits d’Alfred Wolfsohn. « …bannir la puanteur du monde » fut une collection d’extraits des manuscrits Orpheus or The Way to a Mask et Die Brücke (Le Pont), dans lesquels Wolfsohn discute de ses pensées et expériences de la Première Guerre mondiale, de l’antisémitisme et de l’Holocauste.

Tout au long de la lecture, il y a eu des interludes musicaux avec l’Appassionata de Beethoven, jouée par le pianiste du début du 20e siècle Artur Schnabel et choisie à la lumière de la référence d’Alfred Wolfsohn à ce morceau dans son écriture, et de la probabilité qu’il soit familier avec l’enregistrement de Schnabel.

Ralf a lu des passages de la traduction d’Orphée de Marita Günther, révisée par Sheila Braggins et éditée par Jay Livernois. La traduction de The Bridge (Le Pont) a été réalisée par Ralf lui-même à partir de l’original de Marita Günther, en collaboration avec Agnes Pollner.

La lecture a été chaleureusement appréciée et un enregistrement est disponible ici.

Vidéo : ZAUBERflöte
Plus de musique ! Plus de musiciens ! Die Zauberflöte tient une place de premier choix dans les recherches du Roy Hart Theatre du fait que cette œuvre a inspiré Alfred Wolfsohn il y a cent ans, au moment où celui-ci définissait son concept de « Voix humaine ».

Il affirmait que chaque homme et chaque femme étaient capables de chanter tous les rôles de cet opéra et d’endosser tous les archétypes qu’ils représentent, des extrêmes aigus de la Reine de la nuit aux notes les plus graves produites par Sarastro, et qu’il y avait en chacun de nous un amoureux, une victime, un héros, un bouffon, un sage, un dictateur, une sorcière, un esclave diabolique et plus encore. Dans chaque émotion que nous éprouvons, il y a des passerelles vers toutes les autres.

João Charepe s’entretient avec Ian Magilton (metteur en scène) et Stephan Köch (jouant Knabe et Monostatos) au sujet de ZAUBERflöte, une nouvelle production basée sur la Flûte enchantée de Mozart et inspirée de l’approche vocale Roy Hart.

Soutien : Chaque donateur de 15 € ou plus recevra une invitation à une représentation spéciale d’avant-première (verre de vin inclus) le jeudi 28 juillet. Vos dons contribueront aux frais de voyage et d’hébergement des créateurs, dont aucun n’est rémunéré. Pour faire un don SVP contacter Ian Magilton ici.

L’enregistrement est disponible ici


Que lisons-nous ?
Nouvelles publications

Owning Our Voices: Vocal Discovery in the Wolfsohn-Hart Tradition
par Margaret Pikes and Patrick Campbell, Routeledge, 2020.

Owning Our Voices offre un compte-rendu unique et de première main du travail de la voix dans la tradition Wolfsohn-Hart, par Margaret Pikes, professeure de voix acclamée et membre fondateur du Roy Hart Theatre.

Cette publication dynamique rassemble le récit personnel de Margaret Pikes de son propre parcours vocal en tant que femme dans cette tradition parfois dominée par les hommes, ainsi qu’un aperçu de son approche pédagogique particulière du travail de la voix. Elle est accompagnée de séquences numériques de Margaret Pikes au travail en studio avec des artistes-collaborateurs et de descriptions écrites de scénarios d’enseignement. Pour la première fois, l’approche holistique unique de Margaret Pikes visant à développer la voix expressive par le biais du son, de la parole, du chant et du mouvement a été documentée dans le texte et sur le film, offrant aux lecteurs une introduction à la fois à la philosophie et à la pratique du travail vocal Wolfsohn-Hart.

Owning Our Voices est un livre essentiel pour les chercheurs et les étudiants en études vocales et les praticiens de la performance vocale : il représente la synthèse du travail de toute une vie d’exploration du potentiel expressif de la voix humaine, éclairant une importante lignée de formation vocale, qui reste influente à ce jour.

Pour voir l’interview de João Charepe avec Margaret au sujet du livre, cliquez ici.
Disponible à la vente ici

Roy Hart
Roy Hart, par Kevin Crawford et Bernadette Sweeney, Routledge, 2022

Le travail révolutionnaire de Roy Hart sur la voix humaine à travers la technique vocale étendue et la lignée Wolfsohn-Hart a influencé plusieurs générations d’artistes et d’enseignants. La contribution exceptionnelle de Roy Hart à la recherche, à la pratique et à l’interprétation vocale s’est étendue sur plus de vingt ans jusqu’à sa mort prématurée en 1975, et sa formation vocale a produit des interprètes avec des gammes vocales extraordinaires et hautement expressives.

Le livre, intitulé « Roy Hart », inclut :
• Une biographie détaillée donnant le contexte social et artistique de l’œuvre de Hart et de celle des débuts du Roy Hart Theatre ;
• Une exploration des écrits de Hart sur son travail, combinée avec un résumé des articles de son épouse Dorothy Hart et des entrevues approfondies ;
• Une analyse stylistique des œuvres clés, dont « Les Bacchantes », « L’Économiste », et « Biodrame », et leur réception critique ;
• Des cheminements vers quelques exercices pratiques conçus par des collaborateurs proches de Roy Hart et des professeurs appartenant à la tradition Roy Hart Theatre.

Disponible à la vente ici


Quoi de neuf ?

Festival TUMULTES
Par Véronique Taconet, Présidente du Conseil d’Administration

Le samedi 4 et dimanche 5 juin de 11h à minuit, nous avons accueilli au château de Malérargues l’édition 0 du festival « Tumultes : Deux jours dédiés aux sons »: ceux de la musique (des concerts), de la voix ou de tous les bruits du monde, ceux des films (interroger le son au cinéma), des arbres (des balades sonores dans la forêt) ou des oiseaux (des initiations ornithologiques). Et des histoires et beaucoup de récits.
Ce fut un magnifique moment de fraîcheur et de renouveau, une aventure créative pétillante et débordante de partage.

« Tumultes » est le fruit d’une rencontre entre le Collectif Ondes Sonores (porteur d’un projet de festival dédié à la création sonore), des membres du CAIRH et Malérargues. La formidable énergie de cette rencontre a permis d’ouvrir Malérargues à un public nouveau, qui en est reparti curieux et enrichi. Elle a tissé de beaux liens entre les générations, entre passé et présent, entre les fondateurs, les visiteurs, les résidents… Elle nous a joyeusement invités à nous dépoussiérer et à entrer dans la danse d’une nouvelle ère.

Accueillir « Tumultes », c’est-à-dire collaborer avec des personnes neuves face à notre travail et à notre histoire, nous a permis de revisiter notre lieu à travers leurs regards.

Nous avons questionné notre place à leur côté, apporté notre singularité et participé activement à la création de deux journées de découvertes sonores, deux journées festives, portées par une qualité d’échange vibrante, fluide et paisible.

Tumultes a trouvé son public. Plus de 540 visiteurs du coin et d’ailleurs, soutenus par une équipe de plus 60 bénévoles (ondes sonores et membres du CAIRH) sont venus écouter des histoires, des concerts, des humains, des oiseaux et des machines. Ils ont participé à des ateliers de chant ou de création sonore, découvert ou redécouvert le lieu, échangé, bu, ri, mangé, dansé et chanté.

Aujourd’hui, nous sommes épuisés mais heureux d’avoir participé à cet événement épanouissant et riche de promesses.
“ L’action bouleverse le destin “. (Roy Hart cité par Kaya Anderson lors de sa conférence au festival Tumultes). Puisse ce festival nous entraîner vers nos propres métamorphoses.

Témoignages à chaud :

Pascale Ben :
“ Je pense que nous sommes tous des parts du même gâteau. Je veux dire que cette merveilleuse structure qui a été mise en place dans la « cave à patates », à l’initiative de Laurent, peut servir au futur à d’autres personnes qui ont ce vécu à raconter dans un lieu propice à l’écoute et à recevoir ce qui est du passé, ferment de l’avenir aussi.
Moi, j’y ai raconté des fragments, des éléments de ce que j’ai vécu, ressenti, mais ce sera différent pour chacun des êtres venus là, voici bientôt cinquante ans, et puis tous les autres après.
Nous avons bâti dans la « cave à patates » une coque, un cocon pour écouter les témoignages du passé et c’est déjà beaucoup. A nos fourneaux pour y donner d’autres parts du gâteau, car je crois que c’est de cela qu’il s’agit : nous sommes vraiment des parcelles de cette aventure, de ce savoir et tout cela est nourrissant à entendre, à partager, et émouvant aussi, beaucoup de spectateurs me l’ont dit et je pouvais le voir sur leurs visages, l’entendre dans leurs voix.
Vannée, de retour en Limousin un peu étourdie, mais si contente de ce nouveau départ, avec Bastien et les autres que je remercie beaucoup. J’ai eu l’impression que cela nous a dépoussiérés, et c’était UN BEL ÉLAN NOUVEAU. A la vie ! »

David Goldsworthy :
Pour moi le weekend fut merveilleux – pour le festival même et tous les événements bien sûr, mais aussi d’avoir ouvert les portes de Malérargues à plusieurs centaines de personnes qui ne connaissaient ni le lieu ni le « Roy Hart ». Beaucoup de ces personnes sont reparties enrichies par leur rencontre avec « notre travail », voulant continuer l’aventure !
De plus, la convivialité de l’occasion a permis à NOUS de se rencontrer dans un autre contexte et peut être de « se découvrir » autrement !

Carol Mendelsohn :
This weekend was so vibrant and creative. There can be more follow up events like this, I hope! Ce week-end était tellement vivant et créatif. J’espère qu’il y aura d’autres événements de ce genre!

Saule Ryan :
C’était un peu comme si nous nous retrouvions dans un festival du RHT d’il y a 35 ans mais avec des interventions plus variées qu’à cette époque et avec un public plus divers.

Kaya Anderson :
Ça a été un travail d’équipe extraordinaire, et moi aussi j’ai pensé au RHT du passé, mais avec une vitalité prometteuse pour notre présent et notre avenir.


Sur quoi travaillons-nous ?
Des nouvelles de nos groupes de travail et commissions

ArcheCom : un point sur le groupe de travail des archives, avec Kevin Crawford.
Avec Kevin Crawford

En novembre 2021 a été créée une commission dédiée aux archives concernant Alfred Wolfsohn, Roy Hart et le Roy Hart Theatre, dénommée Arche’Com. Fédérée par Kevin Crawford, elle regroupe des membres de plusieurs générations, plusieurs langues et plusieurs pays dont Doug Mac Arthur, Ralf Peters, João Charepe, Ivan Midderigh, Noah Pikes, Kevin Crawford, Siobhán McCann, Carol Mendelsohn, Paula Molinari et Saule Ryan. Leur travail concerne aussi bien les archives sur papier qu’audio, vidéo, numérisées, etc. C’est très large ! La commission se questionne notamment sur les principes de confidentialité et d’accessibilité des documents.

João et Saule travaillent sur les archives en ligne. Doug et Paula font des propositions concernant des étudiants de troisième cycle qui pourraient faire un stage à Malérargues en lien avec les archives. A l’étude, d’éventuelles demandes de subvention auprès de la DRAC, en collaboration avec Juliette Flipo et Marie Fauveau, avec les conseils de l’assistant administratif du CAIRH Francis Buessler. Ralf travaille sur plusieurs projets passionnants qui mettront en lumière certains moments de l’histoire de Roy Hart et du Roy Hart Theatre. Noah a une importante collection d’archives, à la fois sous forme de documents et d’audio, et est inquiet quant àleur préservation. Ivan prépare un livre photographique et la version numérique dudit livre retraçant l’histoire centenaire de Wolfsohn à nos jours.

Ces membres font preuve d’un intérêt et d’un travail considérables. Cependant le chemin est encore long pour sauvegarder, numériser et rendre accessible ces archives, à la fois sous forme physique à Malérargues et au format numérique. La question de l’espace est primordiale. Il manque un espace de travail dédié aux archives photographiques.

Carol est la gardienne des archives. Tous ceux qui souhaitent faire des recherches ou utiliser activement « La Mémoire » doivent passer par elle pour qu’elle puisse assurer une bonne coordination entre les différents utilisateurs.

Pour proposer vos services et/ou rejoindre ce groupe de travail, veuillez contacter Kevin Crawford par e-mail ici.

Pour demander l’accès à La Mémoire, veuillez contacter Carol Mendelsohn par e-mail ici.


En bref : quelques infos sur la vie à Malérargues

  • Compost : Vous pouvez désormais contribuer au compost des résidents en déposant épluchures et restes végétaux coupés en petits morceaux sur le nouveau compost situé sur la première terrasse à l’entrée de « Lasalle drive », un peu après les fils à linge (bien refermer la porte pour que les sangliers ne puissent pas approcher).
  • Des travaux d’isolation et de rénovation sur les gîtes du bas sont programmés pour l’automne prochain. A suivre!
  • Quatre tables touret ont été récemment acquises pour le CAIRH, ainsi que deux pour Ivan et une pour les résidents. Elles ont été disposées et installées par des bénévoles à l’occasion du festival Tumultes qui s’est déroulé le week-end des 4 et 5 juin à Malérargues.

Quelle parole de nos membres ?
Notre version du célèbre questionnaire de l’écrivain français Marcel Proust

… dans lequel nous vous invitons tou.te.s à nous faire part de vos histoires et expériences de Malérargues et de votre parcours vers la voix. Tout le monde a une histoire… Quelle est la vôtre ?

Cette fois-ci, nous vous présentons les réponses de Monika Ehret, étudiante de longue date en chant et bénévole régulière de l’équipe « Springterns » de Ian Magilton.

1. Je voudrais que vous sachiez sur moi que…
Je ne suis pas chanteuse professionnelle 😉

2. Comment j’ai découvert le travail RH…
Une amie artiste commune, Elke, de la Forêt Noire, m’a présenté Esther Knappe en 1998. J’ai dit à Esther que je voulais apprendre à chanter mais que j’avais le sentiment d’en être incapable, et elle m’a suggéré de participer à un stage à Malérargues. Cette année-là, Pascale (Ben) et Coco (Samuels) ont proposé un stage de voix humaine pour débutants. C’est la première fois que je suis allée à Malérargues.

3. Mon professeur chéri est/était…
Coco Samuels. J’ai pris ma première leçon individuelle au piano avec Coco. C’était dans l’un des petits studios, avec un groupe de six personnes. C’était la première fois de ma vie que j’avais une leçon de chant et cela me semblait trop dur. Je suis restée plantée là et rien n’est sorti. Il a tout essayé pour me faire chanter une note, n’importe quelle note, mais je n’y arrivais pas.

4. J’aimerais travailler avec…
Laurent (Stéphan). Il s’agit de sa présence physique. J’aimerais en faire l’expérience lors d’un cours de chant, car il nous est arrivé de faire du jardinage ensemble, en enlevant les mauvaises herbes d’un terrain près de la piscine. C’était un boulot difficile et il y avait plusieurs personnes qui utilisaient trois béches et d’autres outils spéciaux, tous en même temps au même endroit pour désherber une énorme surface. Il y a eu un instant de contact corporel à un moment où nous avons eu du mal à faire le gros travail. Mais c’était un moment parfait. Cela ressemblait plus à de la danse ou à quelque chose qui se produit lorsque qu’on est vraiment présent et que quelqu’un nous aide : lorsque le flux est parfait, on vole haut – quelqu’un nous soulève et on vole encore plus haut… Nous avons survolé les outils, mais c’était un flux parfait, personne n’a été blessé. Soutenus et soutenants – ce genre de flux. Comme si on devait escalader une montagne ou monter sur un cheval trop grand pour le faire seul.

5. L’un de mes exercices préférés est…
Me balancer sur le sol. Chaque échauffement physique. Les chants polyphoniques.

6. Celui que je ne supporte pas est…
… de chanter devant un miroir. Edda (Heeg) m’a fait faire ça. Je ne l’ai toujours pas réussi, bien que j’aie essayé. C’était très perturbant. Je trouve cela difficile parce que lorsque je chante ou que j’émets des sons, je suis tellement occupée à écouter et à ressentir que le fait de me regarder dépasse mes capacités sensorielles. Un peu comme si, lorsque je regarde, je ne suis pas capable d’émettre un son. Lorsqu’il y a trop de monde dans la pièce, je préfère fermer les yeux en émettant des sons. Peut-être que ceci est aussi un apprentissage : chanter et regarder en même temps.

7. Un moment que je n’oublierai jamais est…
Quand j’étais debout près du piano lors de la première leçon avec Coco. Il m’a regardé très sérieusement et m’a dit : « Si tu ne peux sérieusement pas chanter, tu dois avoir un problème avec tes oreilles. » Tout s’est passé si vite. Il m’a dit : « Il faut aller consulter un médecin tout de suite ! Je vais y aller avec toi. » Il y avait cinq personnes assises là, qui attendaient leur tour. Comme je savais qu’un voyage chez le médecin avec Coco prendrait les quatre heures suivantes, j’avais l’impression d’être comme une petite fille très, très méchante en songeant à l’injustice d’abandonner les autres sans professeur et sans leur tour pour chanter. Alors j’ai ouvert ma bouche et soudainement les sons sont sortis. J’ai commencé à chanter. C’était fort et cela est devenu de plus en plus fort. J’étais face à Coco et je ne voyais pas les autres. Je pensais qu’ils m’aidaient avec les notes parce que le son était si fort, mais quand je me suis finalement retournée et que j’ai eu l’occasion de les regarder, toutes leurs bouches étaient fermées et je me suis rendue compte que le son énorme venait de moi ! C’était étourdissant mais tellement cool. C’était MON son à moi ! Au cours des jours suivants j’ai entendu des choses que je n’avais jamais, jamais entendues auparavant : une porte qui claquait cinq maisons plus loin… J’avais même l’impression de pouvoir entendre l’herbe pousser. C’était une question d’oreilles. Coco avait raison.

8. Un artiste qui m’inspire est…
Un professeur. Je ne suis pas le genre de personne qui s’inspire des artistes. Je suis inspiré par les enseignants : tout bon enseignant, pas seulement les enseignants Roy Hart. Un bon professeur peut m’aider à faire mieux, à m’ouvrir. Toute ma vie a été comme ça. C’est mon truc.

9. Je ferme les yeux et je pense à Malérargues et je vois… j’entends… je sens… je sais…
L’été, le soleil chaleureux, les bruits étranges. De la bonne bouffe. Et travailler comme Springterne dans le jardin à tout moment de l’année. La lessive avec vue sur la montagne.

10. J’aimerais y dîner avec…
Bonne question ! Coco mais il n’est plus là. Oui, Coco. Et on prendrait d’abord des whisky sours avec Ivan (Midderigh).

11. Au menu…
Un plat cuisiné par Jay (Livernois). Une fois, il a cuisiné un très bon plat avec du canard. Ou de la chicorée, chaude avec du fromage, cuite au four. C’était super ! Peut-être ses beignets de banane…

12. Je voudrais qu’on se souvienne de moi pour…
Avoir été une Springtern. Il y a beaucoup à dire à ce sujet. Quand je suis venu à Malérargues la première fois, c’était un énorme complexe de bâtiments, de personnes et de lieux, dont certains dans lesquels on était autorisés à entrer et d’autres non, comme le château et les espaces privés. Au fil des années, j’ai eu de plus en plus accès à ces lieux : tout d’abord pour une vraie tasse de thé avec Coco dans son appartement, ce qui était si excitant. Puis, une fois, je cuisinais avec Anita (Roksvåg) et nous sommes descendues à la piscine pour nager ensemble. Des années plus tard, j’ai pu voir certains des lieux de repos et je me suis promenée sur une nouvelle route et tout cela était passionnant. Il y avait quelque chose de nouveau à chaque fois que je venais. Puis, lorsque j’y ai travaillé en tant que Springtern, j’ai eu le droit d’être partout où je voulais et le lieu est devenu de plus en plus petit. Maintenant, Malérargues est pour moi un endroit minuscule car j’ai même traversé les catacombes où l’eau coule. L’année dernière, lorsque j’étais là en tant que Springtern, j’ai laissé certaines de mes œuvres d’art dans la cour, dans la cuisine et dans Salamander. J’y ai laissé mon art. Être une Springtern m’a permis de faire cela. Anita m’a donné accès à Venise, où il y a une baignoire. J’ai vu que les murs étaient vieux et fissurés et comme je connais aussi le garage parce que je l’ai nettoyé moi-même et je sais où tout se trouve, j’ai donc pris ce dont j’avais besoin là-bas et j’ai réparé le mur sans rien demander, dans une pièce à laquelle je n’avais jamais eu accès auparavant. J’ai même demandé à Ian (Magilton) si je pouvais y peindre quelque chose et j’ai donc fait encore plus d’art, et Ian m’a fait confiance pour le faire. J’y prenais mon bain tous les jours et il y avait un beau rideau vert et blanc, alors j’ai peint des carrés en vert, bleu et jaune. Ce n’était pas grand-chose, mais c’était vraiment beaucoup pour moi. C’est donc comme ça que je voudrais qu’on se souvienne de moi – d’avoir été une Springtern et d’avoir laissé mon empreinte sur le lieu et que cela soit bien.

13. Ce qui me fait chanter, c’est…
Les émotions

14. Ma voix…
Est plus forte que je ne le pensais.

15. La citation du jour :
« Si vous voulez survivre, inspirez à nouveau ! » – Ulrik Barfod
Inspirer, expirer. Nous faisions un travail corporel au sol, allongés sur le dos, les yeux fermés, en respirant. Ulrik nous guidait : « Inspirez, expirez… » Et un moment il a dit « … et maintenant expirez…  » et puis il y a eu une longue pause et il semblait nous oublier et d’un coup quelqu’un a haleté et Ulrik est revenu à la vie soudainement et a dit  » Inspirez ! Si vous voulez survivre, inspirez à nouveau ! »

16. Qui est le prochain à répondre à ces questions…
Stephan Köch

Pour participer, veuillez nous envoyer vos propres réponses en cliquant le bouton ci-dessous.

Nous vous contacterons bien sûr pour discuter avec vous de votre histoire et afin de bien veiller à ce que tout ce qui sera partagé dans la newsletter ait été approuvé par vous, avant toute publication.

Questionnaire ici.


Dons

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