GAUTIER CHANTE THÉOPHILE

Gautier Lajoinie, avec les mots de Théophile Gauthier
Concert donné le 19 août 2016, à la Magnanerie

Théophile est un grand voyageur pour son époque. L’Orient, l’Espagne, l’Égypte, l’Algérie…
D’abord Romantique, puis Parnassien avec son principe de « L’art pour l’art » et de « Tout ce qui est utile est laid », il ouvre ensuite les portes du fantastique et de la rêverie. En cela, il est peut-être le père du surréalisme.
En tant qu’auteur-compositeur, me confronter aux mots d’un autre me paraissait un bon exercice. Dans les classiques, il y avait bien Rimbaud et Baudelaire puis, j’ai été curieux de découvrir l’homme à qui Baudelaire dédiait son recueil « Les fleurs du mal  » et qui le décrit comme le « poète impeccable ».
C’était quelqu’un de critique mais qui savait dialoguer, réfléchir et revenir sur ses positions, tout en étant entier. C’est ce que nous partageons, en plus du nom de famille “Gautier”.
Sa manière d’écrire, très descriptive, vous fait entrer dans un tableau de matière et de couleurs. C’est inspirant pour un compositeur.
C’est un auteur très plastique qui décrit les matières, les matériaux et les verbes qu’il emploie : « Sculpte, lime, cisèle », écrit Gautier dans son poème « L’Art », dernière pièce de « Émaux et Camées » (1872).
Il s’intéresse et fréquente des musiciens (Berlioz, Gounod, Wagner, Fauré) à qui il pense quand il écrit ses poèmes, et des peintres (Manet, Delacroix…) dont il est le critique dans les colonnes des journaux.
J’aime l’idée que j’entre dans une lignée de musiciens qui ont abordé le rythme des mots du poète. Tout en proposant quelque chose de différent, de plus moderne et de plus léger, j’essaie de mettre en valeur les mots et la linguistique de manière ludique.